Chuck Dumont

Filmmaker | FPV Pilot

NEUF JOURS SUR LA PLUS HAUTE MONTAGNE D’AFRIQUE

Dec 2, 2022

PLUS DE 60KM, 5895M D’ALTITUDE, ET UN VOLCAN ENDORMI

J’ai toujours aimé les montagnes. Même mon nom de famille peut en témoigner. Il y a quelque chose de spécial quand tu te retrouves en hauteur dans la nature ; une certaine tranquillité d’esprit. Vivre l’expérience de l’ascension d’une montagne, où l’on part pendant plusieurs jours, accompagné de ses meilleurs amis, ayant comme simple but d’atteindre le sommet, a toujours été sur ma bucket list. Mon ami Benjy, filmmaker et adepte d’adrénaline, et Jules, entrepreneur et adepte de la montagne, me proposent de partir faire l’ascension du Mt. Kilimandjaro. J’accepte directement et, deux jours plus tard, me voilà faire l’achat de mon billet d’avion pour la Tanzanie.

Après quelques heures de marche, nous arrivons à notre tout premier campement, Forest Camp (2,821m). Nous sommes accueillies par un excellent souper, préparé par notre chef, M. Delicious. Au menu, soupe butternut, poulet avec sauce à la cacahuète et, pour dessert, du maïs soufflé. Après ce bon repas, nous nous dirigeons vers notre tente, aux alentours de 21h, pour dormir notre première nuit sur la montagne. Nous nous sentons fébriles pour la suite de l’aventure.

Jour 2 - La nuit étoilée

Réveillés à 6h20, on nous apporte un bon café à notre tente, avec de l’eau chaude, pour notre visage. Notre déjeuner est constitué d' œufs, de toasts, de bacon et d’un bon chocolat chaud. Nous remplissons notre gourde d’eau et nous empruntons le chemin vers notre prochain campement. Après environ 6h de marche, nous atteignons le Shira I Camp (3,444m), situé dans une vallée, où nous passerons la seconde nuit. On remarque déjà le changement de végétation. Fait intéressant, il y a des millions d’années de cela, nous aurions été au sommet du Kilimandjaro. C’est une gigantesque explosion volcanique qui a formé le sommet actuel.

Après le coucher de soleil, les étoiles apparaissent dans le ciel. L’inexistence de la pollution lumineuse nous a permis de voir la Voie Lactée à l'œil nu. En revanche, avec le soleil disparu, on ressent le changement de température. J’ai donc enfilé mon manteau Arc’teryx afin de pouvoir rester au chaud et de continuer à photographier le magnifique ciel étoilé.

Jour 3 - Désert alpin

Après seulement trois jours sur la montagne, je ressens déjà une certaine tranquillité d’esprit. Puisque l’on réduit l’utilisation de nos téléphones, nous devons nous appuyer sur les discussions avec les gens autour de nous afin de nous divertir. C’est particulièrement ressourçant d'oublier le quotidien rapide et stressant de la réalité, par le contact humain. C’est vraiment le mode de vie dont nos ancêtres jouissaient autrefois. On se retrouve tout à fait ancré dans le moment présent. Notre prochaine étape est d’atteindre le Moir Camp (4,200m).

Vers midi, l’équipe remonte la tente-cuisine pour nous préparer un bon repas chaud. Nous mangeons du poulet, avec des frites maison, accompagné d’une salade mexicaine. Sillonnant le long de la Vallée, nous avons rendu hommage à la plaque mémorial de Scott Fischer, alpiniste de renom qui a grimpé le K2 sans bouteille d’oxygène et qui a été le premier à parcourir la route légendaire de la Western Breach.

Jour 4 & 5 - La tour de lave

Nous passerons les deux prochains jours ici afin de s’acclimater à l’altitude. Le Lava Tower Camp (4,600m) se trouve près d’un rocher s’élevant à plus de 180m de hauteur offrant une vue à couper le souffle sur une mer de nuages. Durant l’après-midi, un bruit sourd se fait entendre du côté ouest du Mt. Kilimandjaro. Un énorme caillou s’est détaché et a déboulé sur plusieurs centaines de mètres, offrant une scène assez surréaliste et épeurante. Au coucher de soleil, toute l’équipe se regroupe en cercle afin de danser et chanter au rythme de leur chanson traditionnelle : un moment qui sera gravé dans ma mémoire à tout jamais.

J’ai toujours été curieux de la façon dont mon corps réagirait par rapport à l’altitude. Il a fallu attendre la dernière nuit pour connaître la réponse. Ce fut la nuit la plus difficile, ne dormant que 2 heures. Je me suis réveillé avec un énorme mal de tête et un mal de cœur vers 3h du matin. Le jour suivant, j’ai pris un moment de l’après-midi afin de récupérer et faire une sieste, car notre ascension allait se faire dans moins de 48 heures.

Jour 6 - Camp du Glacier

Nous atteignons le Arrow Glacier Camp (4,900m), notre dernier campement avant le sommet. C’est la toute première fois que j’atteins une altitude aussi haute en montagne. Nous nous sommes amusés à tester les aptitudes de notre corps en courant seulement 10 secondes. Notre battement de cœur montait à plus de 130 bpm. Incroyable! En fin d’avant-midi, les nuages montent et viennent envelopper le camp. Les chauds rayons du soleil se cachent et le vent se lève. La visibilité devient pratiquement nulle. C’est dans ces moments que mon manteau Arc’teryx me permet de déjouer les conditions imprévisibles de la montagne.

Nous prenons le reste de la journée pour prendre des photos et reposer notre corps en prévision de la longue et intense journée du lendemain. Je range mes batteries dans mon sac de couchage, pour pallier à l’exposition du froid, afin qu’elles conservent leur énergie. Je programme un réveil pour 2h45 du matin et j’enfile déjà mon linge pour attaquer la Western Breach à 4h du matin !

Jour 7 - Le sommet

Avec seulement la lueur de la lune pour nous éclairer, nous nous réveillons dans des températures glaciales. Au son sec du zipper gelé, nous nous dirigeons vers la tente principale pour prendre un petit déjeuner léger avec un chocolat chaud. Pour me maintenir au chaud avant le lever du soleil, je porte ma tuque, ma paire de gants, deux paires de bas, trois pantalons, deux chandails longs et deux manteaux Arc’teryx. Le Atom LT Hoody (midlayer)ainsi que le Beta LT Jacket Hadron (hard shell) me permettent de conserver la chaleur de mon corps et de me couvrir du vent. Pendant 3h de marche, nous ne voyons pas plus loin que la lumière de notre lampe frontale. Ensuite, nous remarquons à l’horizon une lueur.

Le moment le plus magique et surréel de notre aventure se défile devant moi. Vers 6h30, le lever du soleil forme l’ombre du Mt. Kilimandjaro sur la mer de nuages à l’horizon. J’ai pris un moment pour apprécier la vue à couper le souffle et la quiétude de ce spectacle. Après 5 heures de montée et plus de 600m d’élévation, nous atteignons finalement le cratère. On aperçoit des glaciers au lin. Fait alarmant, d’ici 2030 ans, les experts estiment que la calotte disparaîtra en raison des changements climatiques. Vers midi, nous prenons une pause d’une heure pour manger avant de gravir la dernière colline de 150m de dénivelé.

Arrivés au sommet, nous apercevons le fameux panneau du Uhuru Peak (5,895m). Je verse des larmes en réfléchissant à l’expérience que je viens de vivre. Passer six jours dans le froid, sans prendre une douche ou dormir confortablement, nous permet de réaliser la chance et l’accessibilité que notre quotidien nous confère. Il y a plusieurs moments où les pensées négatives surpassent celles qui sont positives, transporter tout le matériel pour documenter notre expérience a demandé beaucoup de travail, mais l’apogée de la randonnée en a valu le coup.

Nous avons ensuite deux jours de descente avant de rejoindre notre hôtel pour prendre une douche chaude et une bonne bière froide. Je suis tellement fier d'avoir accompli quelque chose de plus grand que nous. Restez à l’affût de la vidéo de mon expérience d’ici la fin de l’année. 

De plus, j’aimerais remercier Arc’teryx Montréal pour la confiance envers mon équipe et moi. La qualité et le professionnalisme que vos produits communiquent nous ont grandement aidés pendant les moments les plus difficiles. Si vous avez envie de faire une expérience de ce genre, je vous conseille fortement de vous équiper avec leur matériel léger et résistant. En altitude, chaque livre en moins fait la différence.